Les yeux dans les yeux, je n'ai pas de compte bancaire en Suisse |
Plus d’un mois s’est écoulé depuis mon arrivée au Vietnam et j’ai pris
maintenant mes marques.
Après une violente dispute avec les chauves-souris qui envahissaient de
plus en plus mon espace personnel, j’ai déménagé au rez-de-chaussée dans un
logement fraichement repeint. Situé à deux mètres derrière une grande statue de
la vierge, il est contigu à celui du Père Khanh (PK), et donne au plus près de
l’église.
Je bénéficie donc plus encore de la vie ecclésiastique locale. Le jour
n’est pas encore levé que les cloches se mettent à sonner à toute volée à 4h30 ,
ce qui réveille non seulement les
humains aux alentours, mais encore et surtout, les coqs du voisin, qui ouvrant
un œil, constatent que le jour n’est pas encore levé et engueulent à plein
poumons la paroisse jusqu’à ce que le soleil pointe ses rayons ardents. Au
moment où ils se taisent enfin, les
cloches se remettent à sonner pour le second office. Ensuite, la paix
s’installe, mais il est temps de se lever, sauf le dimanche qui est
traditionnellement consacré à la grass’mat.
Mais pas là. Il y a messe à 6h, 7h et 8h, et, comme si cela ne suffisait pas, les catéchèses entrent en action dès 7 heures auprès d’enfants qui ânonnent leur enseignement les fenêtres grandes ouvertes. D’autres enfants, plus jeunes ou moins motivés, courent en s’égayant dans l’enceinte de la paroisse. Et il y a plein d’enfants ! Il est bien connu que là où sont les enfants, sont les prêtres et vice versa !!
Mais pas là. Il y a messe à 6h, 7h et 8h, et, comme si cela ne suffisait pas, les catéchèses entrent en action dès 7 heures auprès d’enfants qui ânonnent leur enseignement les fenêtres grandes ouvertes. D’autres enfants, plus jeunes ou moins motivés, courent en s’égayant dans l’enceinte de la paroisse. Et il y a plein d’enfants ! Il est bien connu que là où sont les enfants, sont les prêtres et vice versa !!
Le samedi, seule la messe de 6 heures est donnée, et comme ils vouent
une adoration à la vierge, le prêtre mène les fidèles devant sa statue et, tous
en cœur, ils psalmodient des prières à 2 mètres de mon logement.
Et les paroissiens sont nombreux
dans ce bourg : environ 4000 !
La nuit, les gecko se mettent en branle, et l’expression est tout à
fait appropriée car les mâles poussent des cris stridents aux femelles pour s’accoupler :
imaginons que les humains fassent pareil..................
Je découvre l’histoire de DaTeh.
Pendant la guerre, c’était une toute petite bourgade de campagne
habitée de quelques familles de montagnard et de maquisards Vietcongs qui y
préparaient leurs attaques. A la réunification, en 1975, certains Vietcongs
sont restés et le gouvernement a fait venir nombre de vietnamiens du nord, mais
qui ne se mélangent pas aux autres qu’ils considèrent comme des sauvages , car
ils ont la peau sombre et ne parlent pas comme eux : le racisme ne serait donc pas l'apanage de la France ? Au nom des principes socialistes « donnes-moi ta
montre, je te donnerai l’heure », ils ont pris les terres des montagnards,
sans leur donner ni l’heure, et encore moins le riz.
Au travers les repas pris en commun à la paroisse, ma culture
gastronomique s’enrichit grâce au talent culinaire de Giang, dont le nom
chrétien est Marie. Quand l’occasion se présente, je lui rends visite à la
cuisine devant ses poêles où elle fait frire dans une huile bien chaude les
protéines de notre prochain repas en m’exclamant : « je te salue
Marie, plein de graisse ! » .
C’est une femme à la cinquantaine bien tassée qui était policière et
fut licenciée sur le champ (de riz) lorsque
les autorités ont appris qu’elle était
chrétienne.
Je découvre de tas d’ingrédients que je vois pour la première
fois : c’est ainsi que ce que je prenais pour d’énormes escargots, dopés à
l’EPO sont des fruits de mer d’eau douce, si j’ose cet oxymore, comme Roger.
Ces buccins d’eau douce qui se heurtent dans les torrents (on entend alors
sonner le buccin) ont le même opercule
que leur cousin marin, leur a chair a la consistance d’amandes marines et c’est
un régal.
J’ai pris la philosophie de me renseigner sur ce que je mange
qu’après l’avoir gouté et apprécié. C’est ainsi, qu’haché finement et relevé
d’un peu de piment, le serpent n’est pas désagréable à manger et les oreilles
de porc en tranches fines roulées dans des feuilles de moutarde non plus.
Les aubergines ont une forme allongées au point qu'ils les appellent Cà Dai Dè ce qui veut dire pine de bouc, que
Marie tient fièrement dans la main !!
Toujours à cause de mon problème d’inadaptation de ma taille aux normes
locales, je garde mon casque de moto pour faire le marché, tant je suis las
de prendre les parasols dans la tête.
Marie tient fièrement dans la main !!
Les pousses de bambou fraiches, blanchies dans l’eau bouillante sont
également délicieuse et ne ressemblent en
rien à celle de Suzy !
Je mange entre deux et trois bols par repas (ceux qui font la diète
n’ont pas de bol, d’où l’expression française !) : on tapit le fond
de riz, puis on met par-dessus la viande ou le poisson et les légumes. J’ai
appris à manger à la baguette comme les autochtones. Par exemple, lorsqu’il y a
des gros morceaux, il faut en prendre un dont le volume est inférieur aux 2/3
de sa capacité buccale intérieure, puis on trie les déchets (os, arêtes, etc…) à
l’intérieur de la bouche que l’on place à gauche ou à droite (en
fonction de ses opinions politiques) grâce à l’agilité de sa langue :
naturellement, les pratiquants de baisers langoureux sont les plus avantagés.
Lorsque le tri est fini, on avale les matières consommables et on crache par
courtes saccades les déchets dans la petite assiette placée devant soi à cet
effet.
En dessert, invariablement des bananes, j’en mange trois fois par jour !! Il faut bien liquider la production : nous en avons planté sur 15ha.
En dessert, invariablement des bananes, j’en mange trois fois par jour !! Il faut bien liquider la production : nous en avons planté sur 15ha.
Ce n'est pas Conchita WURST sur la photo derrière moi ! |
Les vietnamiens ne boivent rien pendant le repas et ils quittent la
table sans un mot quand ils ont terminé leur repas. Surprenant !
A table, je me suis fait copain avec PK : il parle assez bien l’anglais
et un peu le français. Il est curieux, pondéré, et musicien. Il me demande de
lui apprendre des mots en polonais et lui me corrige mon accent vietnamien.
Père Khanh |
Un jour, il m’a emmené à un mariage de montagnard. Il n’était pas
encore 11 heures (du matin) quand nous arrivâmes sur le lieu du repas en pleine
campagne sur nos scooters respectifs.
Installés sous une tente en plein soleil, les convives faisaient déjà
bombance depuis un moment déjà.
Nous fûmes accueillis par les mariés et les parents avant d’être
installés sur une table centrale dans un bruit et une chaleur intenables.
Naturellement, on a tout de suite attiré l’attention : PK, car il
représentait l’autorité spirituelle (même s’il ne fait pas toujours
rire !) et moi parce que je dépasse les autres de 2 têtes et je suis le
seul blanc.
Cela a été un défilé incessant de personnes qui voulaient trinquer avec
leur tord-boyaux, dérivé du Destop et du riz réunis. C’est un liquide incolore
qu’ils boivent cul sec dans de petits verres à wodka (kiliszek). Pour que ce
soit plus pratique, ils en remplissent de grandes choppes à bière dans lesquels
ils trempent leur verre vide pour le remplir.
Au bout de 3 toasts, j’ai vite compris qu’il me fallait faire quelque
chose, car je ne tiendrai pas l’alcool sous cette chaleur étouffante. J’ai donc
rempli une choppe avec de l’eau dans laquelle je remplissais mon petit verre et
hop, ni vu, ni connu je t’embrouille, je levais mon verre aux mariés, à leur
parents, à l’amitié avec les K’Ho, les May, les Tay et les autres 51 ethnies
qui constituent le peuple vietnamien avec un très large sourire.
Le subterfuge marchait remarquablement bien jusqu’au moment où un des
convives est venu vers moi pour porter un toast, a brutalement rempli son verre
dans ma choppe et l’a bu cul sec. Ses yeux se sont largement ouverts, son
regard est alors passé de son verre vide à ma choppe, de ma choppe à moi, de
moi à son verre : il a dit alors une phrase, tout le monde a éclaté de
rire en me regardant et en me tapant sur le dos.
Les convives s’étaient regroupés par sexe (les longs d’un côté, les
petits de l’autre !) sur la trentaine de tables, les femmes étaient
regroupées entre elles et les hommes également : seule, la table derrière
nous était occupée par des jeunes de tous les sexes (je ne veux pas d’histoires
avec les trans !).
Quelques garçons dansaient sur une musique assourdissante.
A 13 heures, tout était torché, comme la plupart des convives
masculins, les femmes étant elles déjà reparties aux champs (pas à Auchan). Le
traiteur repliait son matos.
Stoïque, la femme repart au champ |
J’ai appris plus tard que la cérémonie de mariage religieuse avait lieu
à la fraîche, genre 6 heures du matin et le marié emmène sa belle dans une moto
toute propre ! Bref, ils font tout comme nous, sauf qu’ils le font plus
tôt.
PK m’a également entrainé voir l’immense réservoir d’eau à une dizaine
de kilomètres de Dateh (crayons ?). En fait, je croyais qu’il y avait une
base de loisirs, un peu comme à St Ferréol. Après une demi-heure sur des chemins défoncés, nous y
parvenons. C’est la nature brute et
sauvage. En circulant au bout du mur de retenue d’eau nous tombons sur un
camion de l’époque pré-soviétique en train d’être chargé de bambous que les
montagnards vont couper en pleine forêt : j’observe le camion, son
châssis, ses pneus, la boue du chemin,
j’évalue le poids du chargement et le degré de la pente à gravir, et si le
chauffeur réussit à sortir de là, il peut faire le Paris –Dakar sans problème :
il est en train de prendre des forces à la cabane du gardien avec deux acolytes
pendant qu’un autre, charge seul les bambous. On se croirait o à la DDE.
A l’autre extrémité du mur de
retenu, une gargote sert à boire au bord du lac. La patronne est assise sur
son hamac, la jambe gauche repliée sous sa cuisse droite, et gratte scrupuleusement
sa plante de pied avec ses ongles
endeuillés. A notre arrivée, elle se lève, sourire aux lèvres et me tend la
main. Pas d’échappatoire, force m’est de la lui serrer, je me désinfecterai
plus tard. Comme tous les estaminets de la région, elle nous met à disposition
des petits verres et un pot de thé vert dont nous pouvons nous servir à
discrétion. Enfin, quand je dis vert, j’exagère un peu, il est plutôt d’un
jaune trouble, genre paille, on dirait si peu du thé que si il était dans un bocal, on l’enverrait tout
de suite dans un laboratoire pour
analyse !!!! Pendant que nous nous désaltérons avec son goût âcre,
la patronne prépare le café.
C’est d’un autre registre ! Tel qu’il est préparé localement, c’est un hectare !!!! Plus il est épais, sirupeux, plus son goût de chocolat ressort : je ne m’en lasse pas. D’autant qu’on le paie entre 20 et 30 centimes, alors ne nous en privons pas !
C’est d’un autre registre ! Tel qu’il est préparé localement, c’est un hectare !!!! Plus il est épais, sirupeux, plus son goût de chocolat ressort : je ne m’en lasse pas. D’autant qu’on le paie entre 20 et 30 centimes, alors ne nous en privons pas !
On peut louer des barques pour venir pêcher : faute de la présence
de l’Eternel, je m’en passe (ceux qui ne
la comprennent pas sont priés de laisser un commentaire) et nous prenons la
route de retour sous un ciel menaçant.
Sur le chemin, nous nous arrêtons dans des hameaux pour distribuer des
bonbons aux enfants des montagnards, qui vivent dans un grand dénuement :
habillés normalement, sans aucune cape ,nous, deux hommes grisonnants, ne
pouvons pas être suspectés d’aucune perversion.
Les enfants viennent à nous avec timidité, sous le regard étonné de leurs parents qui nous observent du pas de leur porte.
Les enfants viennent à nous avec timidité, sous le regard étonné de leurs parents qui nous observent du pas de leur porte.
L’orage a éclaté bien avant que nous arrivions à Dateh et nous nous
sommes réfugiés chez des fermiers que connaissaient PK. Maisons en planche de bois,
toit en tôle rouillée, plafond tendu de plastique bleu vif, sol en béton brut,
un décor minimaliste. Je m’abstiens de dire que les maisons en bois au décor
zen sont très tendance en Europe ! Le fermier accueille PK à bras ouverts
et je comprends vite pourquoi : les murs sont tapissés d’images
religieuses catholiques, la Vierge, Jésus, etc... A l’extérieur, l’orage
redouble de violence et notre hôte nous offre du lait de coco à boire et des tranches
de pamplemousse à manger : circuit ultra court, car il envoie son fils les
cueillir directement aux arbres. Il fait également pousser des muriers à soie. On repart sans
attendre que la pluie cesse, elle va durer jusqu’à la nuit.
En fait, c’est la fin de la
saison des pluies et la saison sèche arrive bientôt. Je l’appelle de mes vœux
tant il est pénible de rester cloîtré tous les soirs à cause de la pluie :
bientôt, je pourrai faire des promenades digestive.
Certes, j’en fais quelques unes lorsque mon travail m’en donne le loisir
et je découvre ainsi la ville. Une fois, mon attention fut attiré par une petite foule
dans la cour du centre social et culturel de Datheh. Je regarde ce qui se passe
du seuil du portail et les maçons qui montaient un muret m’invitent par gestes
à entrer. Alors, je pénètre dans l’enceinte et je regarde des vieux jouer au
volley. A ce moment-là, un homme vêtu d’un uniforme vert fonce vers mois en me
houspillant et me montre la sortie à grands renfort de gestes. Ne voulant pas
d’ennuis avec la police, je tourne les talons et commence à m’exécuter lorsque
surgit un homme en civil et admoneste vivement l’homme en vert. Puis, il me
prend par le coude et m’invite à rester avec un grand sourire d’excuses, imité
par le mec en vert dont le visage s’éclaire comme l’ouvrier charpentier (ceux
qui ne la comprenne pas sont priés de laisser un commentaire).
Je regarde les joueurs : ils ont plus de 60 ans et se débrouille
encore très bien : certains jouent pieds nus et cela ne les empêche pas de
démarrer vite : leur corne de pieds doit être aussi dure que de la
semelle !
Au bout d’un court instant, ils m’invitent tous à rejoindre les joueurs sur le terrain,
ce que je décline : cela doit faire 30 ans que je n’ai pas touché un
ballon de volley et je ne veux pas me ridiculiser. Quelques minutes plus tard,
deux autres équipes se dirigent vers un 2ième terrain en me prenant par le bras pour que je
vienne avec eux.
Après tout, pourquoi pas ? Que risqué-je ? Et puis, je ne me
débrouillant pas mal dans le temps ! Oui, mais, le temps a passé……………………..
Me voilà donc incorporé dans une équipe sous les yeux curieux des
spectateurs. Je ne sais pas si c’est pour me faire plaisir, ou pour me tester,
mais les adversaires envoyaient systématiquement le ballon vers moi. Et, je le
renvoyais comme je pouvais, c'est-à-dire rarement dans les limites du camp d'en
face et plus souvent à gauche, derrière ou à droite. Gentiment, mes partenaires
m’expliquent qu’il faut renvoyer le ballon en face, dans les limites peintes
sur le sol, comme si je découvrais les règles !! Mais, je fais mon
possible : seulement, je suis moins vif au démarrage et j’arrive avec un quart de
seconde de retard. « Bon, concentre-toi, ne tape pas comme un sourd,
regarde bien le ballon au départ, ça va venir » me dis-je en pétant (in
peto en italien).
La balle arrive, je compense le retard par une large fente avant lorsque
j’entends un sinistre déchirement entre mes deux gros orteils, immédiatement
suivi par une agréable ventilation. La couture de mon pantalon n’a pas tenu, et
si je continue, on m’embarque pour atteinte à la pudeur.
Après des adieux aussi chaleureux que soudains, je retourne à la
paroisse aussi vite que je peux : l’expression familière « à couilles
rabattues » est on ne peut plus adaptée !!
Mon problème vestimentaire est également résolu : je me suis fais
faire 3 chemisettes sur mesure pour 9€ chaque chez le tailleur du
coin. Pour le tissu, j’ai pris le moins moche, et le choix était très
limité. Il a pris mes mesures et le résultat est acceptable. Et puis,
j’ai fait mes courses lors de mon escapade à Saigon avec la troupe des
montagnards. Le problème se pose lorsqu’il faut faire comprendre à la
couturière du marché qu’il me faut un ourlet de 8 cm. Tout en vietnamien
manuel, c'est-à-dire 4 mots de vietnamien, tout le reste par geste !!! et
ça marche. De plus, pour un ourlet réussi exécuté immédiatement, je paie 20 cts €.
Une telle machine à coudre vaut une fortune en France ! |
En cherchant bien, on trouve des choses surprenantes comme du dentifrice
Sensodyne, 2 fois moins cher qu’en France ou bien des articles complètement
superflus……………………..
chaussette à tongs |
article superflu ici |
La deuxième moisson de riz de notre programme a eu lieu sur les 4
hectares de champs : surprise, il existe une moissonneuse batteuse presqu’automatique
qui ramasse le riz.
La moissonneuse passe |
|
Elle attend son tour avec ses sacs |
Les paysans partent avec leur moisson |
on charge les sacs de riz sur la pétrolettes |
Rien ne se perd, on récolte jusqu'au moindre grain de riz |
La paille de riz est ramassée |
le riz est ensuite séché au soleil devant les maisons |
Sous le regard curieux de votre serviteur |
Cette photo est très symbolique au demeurant. D’aucuns esprits malveillants et très déplacés n’y
verront qu’une photo de cul, d’autres, plus instruits y verront la
représentation d’un proverbe vietnamien paysan : « je vends mes
yeux à la terre et mon dos au ciel »
Comme dans l'art moderne, on interprète ce qu'on voit ! |
Ma participation aux cours d’anglais m’a généré une ouverture vers la
société civile Datehienne. Tout le monde veut mon adresse facebook ( c’est le
premier réflexe local) et depuis, ma page facebook est blindée de messages en
vietnamien auxquels je ne comprends naturellement rien. Je ferai le ménage en
rentrant.
Un jour, un parent d’élève m’aborde avec les quelques rudiments de français qui
lui restaient d’un lointain enseignement et veut absolument m’inviter à diner.
Un refus ayant été offensant, j’accepte d’aller partager une fondue chinoise. Par
gentillesse, il m’envoie un sms pour me demander mes préférences en viandes : j'ai évité
de peu le chien !!!!
Une prof veut absolument que je visite son collège situé en pleine
pampa à 10 km de Dateh. Je m’exécute (comme disent les militaires dans le peloton
d’exécution) le samedi suivant et, toute contente, elle me fait faire le tour du
propriétaire. Un collège de 200 élèves avec 25 prof. Les locaux ne sont pas
top, mais il y a quand même un labo de langues et une salle informatique
connectée à internet. Je ne suis pas sûr que tous les collèges aient cela en France.
salle des profs |
Salle informatique |
salle informatique itou |
Labo de langues |
Au bout d’un moment, on me propose de faire une partie de volley. Subrepticement,
je vérifie la solidité des coutures de mon short et j’accepte, car les gamins constituent la moitié de l'équipe. Les femmes retirent leur chaussures à talons et se mélangent
à nous pour constituer deux équipes vraiment mixtes femme/homme /ado.
Ils me prennent pour un champion car j’ai réussi par accident deux
smatchs, (facile le filet et plus bas que la hauteur de mon bras), dont un dans
la poire d’un de mes adversaires.
C’est l’anniversaire d’une des profs et les élèves ont préparé une petite
fête à laquelle je suis naturellement convié. Bon, on chante « happy birthday
to you » en vietnamien. On mange le gâteau et d’autres cochonneries sucrées
chimiques, tout le monde chante d’autres chansons en vietnamien quand la prof me
demande de chanter une chanson en français. Oh le piège !! je m’aperçois
que je ne connais pas une chanson en entier. Je décline avec un large sourire
mais, tous insistent au point que me revient en mémoire la seule chanson
dont je connaisse les paroles en entier : le problème, c'est une paillarde que je chantais en 3ième
mi-temps de rugby .
Allez, personne ne parle français et me voilà lancé dans l'interprétation de : « y’a de la colle dans les petits pois » qui commence ainsi :
« connaissez-vous l’histoire
Allez, personne ne parle français et me voilà lancé dans l'interprétation de : « y’a de la colle dans les petits pois » qui commence ainsi :
« connaissez-vous l’histoire
Du joyeux carabin
Qui confessait les femmes
Au fond de son jardin ? »
Refrain…………
Les lecteurs intéressés trouveront la totalité paroles sur internet. http://16homme.actifforum.com/t58-la-colle-dans-les-petits-pois
Les profs me disent que les femmes sont obligées de porter le Ao Dai tous les lundis et de faire le salut au drapeau : oh, j'imagine la transposition de cette coutume en France où les profs femmes seraient obligées de venir en jupe et porte-jarretelles !!!
La fois prochaine, j'aurai pris des photos de cette cérémonie, je vous raconterai mon escapade à Saïgon avec la
troupe de montagnards et le premier massage dans l’enceinte de la paroisse de Dateh !!