jeudi 15 janvier 2015

Phu Quoc, dernier arrêt.


Les Vamp's, sauce nuoc mâm






J'ai posé ma serviette sur le sable: sauriez-vous la trouver ?


Vite ! il faut se dépêcher de découvrir ce petit paradis  avant qu’il ne tombe dans les griffes crochues  de promoteurs immobiliers cupides qui  le transformeront  en une immense usine à tourisme de luxe !!!!

L’avion qui assure la liaison HCMV – Phu Quoc traduit déjà cette évolution. Les trois quarts des passagers sont des culs blancs (ou bien des longs nez, tout dépend de quel point de vue on se place). C’est sans compter l’ouverture récente de lignes directes avec nombre de pays étrangers : il y a même une ligne directe Novossibirsk – Phu Quoc, pour vous dire !!!!!! Les autorités de Toulouse feraient bien de s’inspirer de cette démarche, elles qui veulent que Toulouse deviennent une grande métropole internationale.

Phu Quoc est la plus grande ile du Vietnam et se situe tout au sud du Vietnam, très proche du Cambodge au point que Pol Pot (avec qui ?) avait eu l’innocence de croire qu’il pouvait se l’approprier militairement. S’en suivit un conflit généralisé entre le Vietnam et la Cambodge et la chute de notre Pot  (enfin, pas tout à fait le mien quand même).

Elle mesure 50 km de longueur et 20 km dans sa plus grande largeur, elle se présente sous la forme d’une goutte d’eau inversée ou d’un diamant à l’endroit.  On y cultive du poivre,


des huitres perlières (qu’on enfile ailleurs sans les lâcher), on y fabrique le meilleur nuoc mâm de tout le Vietnam.

La matière première du nuoc mam sèche au soleil

La vie sur l'ile  est 50 % plus chère qu’à Saïgon et deux fois plus qu’à DaTeh.

Les paysages sont fabuleux et on trouve encore beaucoup de sites authentiques et très calmes.
Ah, la vache, que le spectacle est beau !!

cette route longe la plage pendant 20 km



Cette plage rassemble en un même lieu toutes les qualités auxquelles on n’ose même pas rêver.
rien à rajouter

Pas de vent, juste une légère brise rafraichissante, une mer si calme que les vagues se sont muées en léger clapot, une eau transparente  dont la température est si idéale que l’on a l’impression d’entrer dans son bain,  cette eau possède un taux de salinité élevé qui porte le corps sur l’eau sans effort, tant et si bien que l’on peut même faire la sieste, une longue plage de sable fin et doré avec quelques pêcheurs pour seuls voisins, aucune des ces sollicitations commerciales incessantes, et un estaminet qui sert bien à boire et à manger pour des prix modiques en mettant à disposition une douche d’eau douce pour se rincer du sel.

Certes, elle est à 12 km de mon hôtel, dont 8 km de piste, mais ceci explique indubitablement cela, il faut la mériter !








Bouddha a le privilège de la vue et de la tranquilité


Les routes sont animées du joyeux folklore habituel vietnamien. Vraisemblablement pour accueillir les touristes, les autorités locales se sont lancées dans une grande entreprise de rénovation des infrastructures routières.
Alors que j’ai quitté une province qui avait un grand besoin de routes sécurisées, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir des routes 2x2 voies, avec bande d’arrêt d’urgence flambant neuves. Enfin, c’est l’appellation occidentale, car ici elles sont utilisées comme 2 routes 1x1 voies, accolées l’une à l’autre. C’est ainsi qu’il est tout à fait courant de voir arriver, sur la voie de gauche, un véhicule arrivant à contre-sens car il roule au plus simple et veut éviter de faire un demi tour.
La construction suit une logique que je ne suis pas arrivé à saisir : en effet, on peut rouler des kilomètre quand, sans crier gare (ni quoique ce soit d’autre, du reste), un tronçon n’est pas encore terminé et les véhicules se faufilent entre les engins de chantier qui nivellent, damnent, ou goudronnent. 















Puis, aussi soudainement qu’il est apparu, le chantier disparaît pour laisser place à une route flambant neuve, dont l’herbe du terre-plein sert également nourriture pour les vaches maigres qui paissent tranquillement.

Tout se passe néanmoins très bien : si on roule lentement, on évite les véhicules venant de face, de côté, les animaux qui traversent sans prévenir ou les différentes activités de bord de route.

Les pistes n’en ont pas disparu pour autant  loin s’en faut et deviennent indispensable pour découvrir des paysages sauvages de toute beauté. Leur largeur permet à deux voitures de se croiser et la circulation en 2 roues requiert beaucoup d’attention. Soit on conduit au milieu et le conducteur doit décoller de son (saint) siège pour que les cuisses servent d’amortisseur, tant la surface ressemble à de la véritable tôle ondulée, soit on conduit sur l’un des bords, et il faut faire très attention à ne pas rouler sur du sable, faute de quoi, on ne maitrise plus son engin (pas de commentaires, s’il vous plait !!!). 








Aussi, est-il très imprudent de rouler à plus de 20km/h, car soit les vertèbres qui finissent en bas de sa colonne vertébrale, soit on choit, et on n’a pas d’autre choix.

Le véritable inconfort provient de la poussière soulevée par les véhicules que l’on croise ou qui nous doublent.  On se croirait faire le Paris-Dakar, on a un peeling gratuit. Le port du masque est tout autant  obligatoire que celui du casque.
Prêt à manger de la latérite ?

Je viens de me faire doubler !
Sauf que dans le Paris – Dakar, les 2 roues ont des grandes roues avec des pneus crantés, tandis que les scooters de location ont des petites roues avec des pneus lisses et des freins aléatoires.
 En dépit de toute  ma prudence, j’ai chu à deux reprises (de pantalon). La première fois lorsque ma petite roue avant est venue se loger dans un trou de la piste subrepticement rempli de sable, et la seconde, à l’arrêt, voulant enfourcher mon gros engin, j’ai perdu l’équilibre et suis lourdement tombé sur le coccyx, entraînant le scoot, sur moi.
Dans les deux cas, les secours sont intervenus immédiatement, sous la forme de 2 gentils vietnamiens qui m’ont aidé à me relever et à redresser le scoot. Je ne dirai jamais assez combien les vietnamiens sont gentils et prévenants.
Toujours est-il que mon coccyx restera douloureux jusqu’à la fin de mon séjour et que je me déplace comme si je m’étais fait sodomisé par un bataillon de…………….(je laisse le choix de la nationalité, ne voulant pas encourir les foudres d’une quelconque association).

Nombre de touristes louent des scooters et ils sont reconnaissables de loin sur les routes Phu Quoquiennes. Ils ne sont jamais plus de 2 à chevaucher, et une fois sur deux la femme pilote, son compagnons s’accrochant comme il peut aux aspérités de la conductrice  que dame Nature a généreusement pourvu.
Personne, ne porte de masque, ne restant pas assez longtemps pour mesurer combien c’est utile.
Ensuite, ils roulent feux allumés en plein jour ce que ne comprennent pas les Vietnamiens, car même en pleine nuit, un sur deux circule tous feux éteints, à croire qu’ils sont nyctalopes.
Enfin, ils roulent le plus vite possible, comme si, même en vacances, ils ne pouvaient pas jouir du temps qui passe, observer, découvrir, s’arrêter.

Les motocyclistes vietnamiens continuent à faire montre de créativité dans leur façon de se mouvoir et de transporter comme les photos suivantes peuvent en témoigner.


en voiture Simone, et attention à la ficelle !


DJ des villes

Le livreur ne casse pas des briques

DJ des chant..iers

livreur de glace pilée à l'atelier

livreur de matelas

attention, fragile !!

noix de coco à livrer

vendeur de chaussure monomodèle, monomarque, monoprix

transport en commun

transport grande longueur

La ville principale se nomme Duong Dong et elle est située au milieu de l’ile sur la côte ouest.. Pour ceux qui connaissent, c’est un petit Pattaya, mais sans les putes (ou bien on ne les voit pas), pour ceux qui ne connaissent pas Pattaya, vous ne perdez rien.
Le village de pêcheurs s’est vite transformé en station balnéaire qui s’étend au nord et au sud le long de la route côtière où se sont installés les "resort" de catégories diverses et avariées. Le cœur de village reste encore authentique entre le marché et le port, au milieu duquel une marie-salope drague nonchalamment.

Bien entretenue, cette marie-salope !


Port de pêche de Duong Dong



Au sud, à l’extrême pointe de l’ile,  An Thoi reste un village de pêcheurs authentique.

partage des tâches influencé par l'Europe, les femmes bossent, les mecs discutent

Une multitude de bateaux multicolores attendent la nuit pour partir pêcher le calamar. Les quais n’étant pas suffisants, des barques assurent le lien entre leur mouillage et la terre ferme.




Elle rame toute la journée.
Sur les quais, les pêcheurs débarquent leurs prises à l’apparence bizarre, immédiatement traitées par des petites mains habiles sous la surveillance des hommes.
C’est également le port d’embarquement pour la plongée sous-marine près d’ilots situés à quelques encablures. On y trouve également un marché petit mais animé, une église catholique et un temple bouddhiste, ainsi qu’un hôpital que j’ai eu l’occasion de visiter.

et elle rame jusqu'à la tombée de la nuit
Au nord, il y a les corons , le petit village commence à être défiguré par un parc d’attractions nautiques d’une laideur absolue, qui se situe entre Disney land et Marineland, et en plus moche.



C’est non loin de là, qu’au hasard de mes découvertes, j’ai partagé mon modeste repas, avec un groupe de 4 entrepreneurs vietnamiens en bord de plage. 


Dans 2 ans, cette plage aura disparu
J'ai attrappé 2 coupables

Ils m’expliquèrent qu’ils y vont construire une complexe touristique 5 étoiles  dont les chambres seront facturées 150 € la nuit au bas mot et nous devisâmes au moins 4 bières chacun durant. Ils travaillent avec les Apave et BBI et le coût de construction leur revient à 500 €/m², plus cher qu’au Cambodge, car il faut tout amener sur l’ile, y compris la main-d’œuvre qui est payée double  ce qui obère significativement le prix.
Ils s’intéressent également au Myanmar, alors il faut que je me dépêche d’aller découvrir ce beau pays avant qu’il ne soit trop tard.

A l’ouest, le (tout) petit port de Ham Ninh accueille les passagers venus du continent ainsi que les marchandises qui sont déchargées à la main, comme au temps regretté des coolies (de framboises) : et pieds nus, s’il vous plait ! De toute manière, les habitants marchent la plupart du temps pieds nus quelque soit la nature du sol.


J’observe que des poissons  comestibles vivants sont débarqués dans de grandes boites métalliques, puis chargées sur des scooters, voire transvidés dans des sacoches dans lesquels un ingénieux système branché à la batterie permet une alimentation en oxygène.

transbordement de poissons comestibles

 J’avais une chance sur deux de  choisir la meilleure côte (pas de bœuf). Du fond de ma campagne de DaTeh, il m’a paru que la côte la plus proche du continent serait la plus protégée et donc la plus tranquille. Voilà pourquoi mon choix s’est porté sur la côte est. C’était sans compter sur le vent. Pas les miens, mais  le vent dominant vient de l’est et ramène sur la plage tous les (nombreux) détritus qui se rajoutent à ceux que laissent naturellement les villageois.

Et comme, il n’y a pas de service public de nettoyage, les plages sont jonchées de détritus divers et avariés. C’est bien dommage, car les paysages sont absolument magnifiques. Ségolène, viens à leur secours, ils ne savent pas ce qu'ils font.

Mon hôtel est au milieu de nul part au sud de Phu Quoc. Il est formé d’une dizaine de bungalow en dur qui offre chacun 3 logements. Le personnel est très attentionné et délicat. Sur booking.com, il était mentionné qu’il parlait anglais. Il doit en être encore à la leçon 1, car les communications ne sont pas toujours aisées mais on s’en sort bien. Ma chambre est spacieuse et la mollesse du matelas me rappelle celui de Dateh. Il est très tranquille à l’exception de la tranche 19h – 22h, où la Direction s’est sentie obligée de recruter un groupe de musiciens qui ne lésinent pas sur les décibels. Dans la salle de restaurant, c’est pire que dans une boite de nuit, on ne s’entend pas parler.
Elle s'appelle Linh et je prie de d'éviter les calembours scabreux, qui auraient rapport sa fragilité
 


C’est bien regrettable, car j’ai fait la connaissance de Marcus, un allemand de 47 ans, TJ et végétarien (du tout), en vacances ici avec un couple de ses amis, avec lequel nous échangeons nos impressions et nos expériences de voyage.

Toute la côte ouest est une étendue de plages, encore sauvages, où on peut jouer au Robinson, ou bien regarder la vie des petits pêcheurs rentrant de leur journée de travail dans une barque ronde qu’ils  dirigent tristement à l’aide d’une seule pagaie (d’où le nom, pas gai). 





cocotiers, sable blanc, mer bleue, que demander de plus ?




On pourrait presque s’y baigner nu, si nous ne craignions pas de heurter sensibilité pudiques des vietnamiens. En effet, les femmes se baignent souvent en T-shirt et short, les plus audacieuses en maillot une pièce et les hommes en short, quelques fois torse nu.

J’ai cédé à la facilité en m’inscrivant à une sortie en mer avec plongée (sans bouteille), pêche en mer et déjeuner à bord. J’ai bien pris la précaution de demander il y aurait de personnes et on m’a affirmé que nous serions entre 10 et 20, j’ai payé.

A l’heure dite, me voilà donc sur le port d’An Thoi trouvant le bon bateau parmi les dizaines de bateau de promenade. Chic, je suis le premier mais ma joie fut de courte durée, car nous partîmes 120 !
Une vrai tour de Babel là dedans, toutes les langues se mélangeaient. D’un côté, toute une famille de russes braillards, de l’autre des japonais très  disciplinés Derrière, une bande de joyeux vietnamiens fêtaient je ne sais quoi.
A ma table, 3 suédoises, au physique de camionneuses  et un jeune couple franco-vietnamien expatrié à Saïgon, enfin pour l’homme, car elle est locale.

Très vite, il apparait que cette excursion entre dans la catégorie que j’abhorre. Au coup de sifflet, le bateau s’arrête pour permettre de pêcher et tout le monde se précipite sur les deux bastingages, avec sa ligne enroulée dans un mini-touret. Durée 1 heure.

J’en profite pour faire connaissance avec mes voisins de table. Les suédoises ne sont plus ce qu’elles furent et la discussion tourne vite court. Je me retourne vers le jeune couple sympa, et j’en profite pour utiliser mon vocabulaire vietnamien. Très vite je bute sur un mot , elle ne me  comprend pas et son compagnon me dit :

« -  change de ton.

-          Je lui parle gentiment pourtant, lui rétorquais-je

-          Mais ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, me répondit-il embarrassé,  ici, au Vietnam il y a 6 tons continua-t-il « 

Je regarde autour de moi, et je peux vous affirmer que je voyais bien plus que 6 thons mais je n’ai pas voulu être désagréable.

Justement, le GO annonce qu’on va snorkeller pendant une heure à compter de l’arrêt du moteur : tous aux palmes et aux masques !! Le bateau jette l’ancre à côté de 5 de ses collègues. Pour la solitude et la quiétude, c’est foutu.

Là, je participe, c’est pour cela que je me suis inscrit. L’eau est douce et agréable, mais  manque de transparence peut-être à cause des centaines de touristes barbotant (les thermes) ensemble  remuant le sable. il y a des poissons bagnards (rayés jaune et noir) des mini poissons en banc, des poissons tachetés, et quelques autres, enfin, pas de quoi téléphoner à la famille.
Je remonte avant que la sirène du bateau retentisse retrouver mes compagnons de table. On nous a collé un couple d’indiens de Singapour.

Par chance, ils sont végétariens et ne mangerons pas les quelques morceaux de poulet à la citronnelle et au gingembre qui nous sont servis à la place du thon qui était au programme.

Je me suis fait avoir sur toute la ligne (de pêche !!!!), donc, mais j’ai une eu une belle sortie en mer qui s’est terminée avec la rencontre d’une jeune et belle vietnamienne terminant ses études de tourisme à S’pore et faisant un stage à Phu Quoc : elle m’a fait pensé à Lisa, la copine de mon fils. Je l’ai invitée en France.
elle se fait appeler Bella : cela lui va bien.

D’habitude, les hommes mûrs qui voyagent seuls dans cette région du monde attrapent assez souvent une bonne blennorragie des familles qu’ils expliquent avoir contracté dans des toilettes. La vie a décidé que je serai plus original en attrapant……………………………la varicelle. Incroyable mais vrai. En désespoir de trouver la cause de cette éruption cutanée  urticante, après avoir injustement suspecté les moustiques, une literie infestée, les bébêtes dans le sable, je suis parti me faire examiner à l’hôpital d’An Thoi. Enfin, il tient plus d’un dispensaire de jungle.
Le parking est vide de voitures bien entendu, puisqu’il y en a très peu, mais de scooters également. Ce n’est pas trop étonnant, car comme tous les services publics sont payants et chers, le vulguum pecus n’a pas les moyens de venir.



comme c'est marqué à droite, c'est un hôpital


A l'entrée, deux personnes interrompent leur travail de compilations de ce que je crois être des dossiers médicaux pour me recevoir et derechef appellent d’une voix puissante, ce que je crois être un docteur. Elle arrive et m’examine dans le hall d'entrée de l’hôpital en présence des deux autres personnes qui semblent donner également leur avis ! C’est beau le collectivisme communiste.
Je suis en short et elle regarde les boutons sur les jambes. Elle me demande de retirer ma chemise pour m’examiner de plus près, sans aucune précaution d’hygiène. C’est marrant d’être ausculté dans l’entrée au vu et au su de tous. Je m'imagine si j'étais venu pour une crise hémorroïdaire !!!!!

Dans un vietnamien parfait, elle me diagnostique une varicelle : reste à le comprendre. Grâce à l'assistance téléphonique de mon interprète, je comprends que je n’ai rien à faire, que cela se terminera tout seul au bout d’une semaine, si ce n’est de boire beaucoup de jus d’orange et qu’il ne fallait pas me gratter. Facile à dire, je me souviens avoir dit la même chose à mes enfants, lorsqu’ils l’ont attrapé, mais c’est très inconfortable. Les antihislamiques, pardon les antihistaminiques que je trouve à la pharmacie pour la modique somme de      0, 40 € me soulagent.

Dans quelques heures, je serai dans l’avion pour revenir en France : dans les avions, devrai-je dire, car je fait escale à Hong-Kong pendant 8 heures à cause de l'impéritie de govoyages et de mon agence de voyages  qui a changé mon billet d’avion, puis Munich. Cela m'apprendra, la prochaine je le ferai tout seul.

Je n’ai pas vu passer ces 3,5 mois. Je n’ai pas bu une goutte de vin, pas mangé un gramme de Nutella ni mes flocons d’avoine chéris, pas regardé de série TV, ni de films d’ailleurs et rien de tout cela ne m’a manqué.

Il faut dire que la vie sous ces latitudes, et au Sud Est asiatique en particulier, ne s’embarrasse pas de contraintes, et du fait, la vie devient très agréable.

Peu de contraintes vestimentaires pour se protéger du froid, il fait toujours chaud. Pas d’attente chez les prestataires. Deux kilos de linge sont lavés et  repassés en 24 heures pour 1,5 €.
Pour louer une moto, pas de contrat, pas de vérification de permis de conduire, pas de vérification de rayures éventuelles, pas de vérification du contenu du réservoir, on laisse son passeport et on part avec son scoot 125 cm3 pour 6€ par jour.
Les exemples se déclinent à l’envi.

J'ai connu une toute petite partie du Vietnam. Je ne suis pas allé visiter les lieux chargés d’une longue et tumultueuse histoire. Je n’ai pas mis les pieds à Hanoï, ni les yeux à la baie d’Along. Je ne me suis même pas fait Hué, c’est pour dire !!!
Mais ce que j’ai vécu me donne envie de plus et mieux connaitre le Vietnam.
Pas étonnant que les américains se sont battus pour y rester !

Dateh est ma première expérience dans l’humanitaire : elle m’a, ô combien, enrichie, et que ne m’y suis-je pas mis plus tôt !!
C’est vraiment enthousiasmant de mettre son temps et ses compétences au service des populations les plus nécessiteuses, qui vous le rendent si bien  au travers d’un profond regard de reconnaissance et un sourire éblouissant, même si édenté.
C’est beaucoup plus valorisant de participer à un projet concret, proche des populations, que de partager une soirée à la section locale du club Rotary. C’est moralement plus riche de contribuer  à réduire le fossé qui sépare la pauvreté de la richesse, que de contribuer à l’évolution du cours boursier au CAC40 d’un groupe qui ne vous le rendra pas.

Ce n’est donc sans doute pas ma dernière expérience en la matière et cela donne la pêche, rien que d'y penser.

Au revoir à tous ces vietnamiens, si souriants, gentils, curieux, communicants, généreux, hospitaliers.
Au revoir à ces jolies et frêles silhouettes féminines longilignes aux protubérances mammaires dolosives.

Bien sûr, je suis très heureux et impatient de retrouver mon homeland, mais je ne vous cache pas que c’est avec une certaine appréhension que je vais affronter les frimas hivernaux et supporter les sempiternels contempteurs.

L’horreur de l’attentat commis en France a eu le bénéfice de souder, ne serait-ce qu’une journée, les Français : gageons que c’est le début d’une longue série.

Les dessins impertinents et provocateurs des Cabu et autres Wolinski vont me manquer et en leur mémoire, je terminerai ma série d’articles par une photo qui est de leur style.




PAS DE BRAS, PAS DE CHOCOLAT !!